Auteur anonyme :

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- Le roman du roi Yder

(date : premier quart du XIIIe siècle, potentiellement 1200-1219, langue : ancien français, en vers, titre original : Le Romanz du reis Yder)

 

  Yder, né à Cardoeil (Carduel), fait ses débuts aux côtés du roi Arthur qui semble n’avoir aucune considération pour lui. Un jour, depuis la ville de Pontefract, Arthur part assiéger Talac (Taulas?) dans son château de Rougemont, parce qu’il refuse de lui prêter allégeance. Délaissé, Yder recrute alors Lugain (Lucain, ou Lucan) comme écuyer et part rejoindre l’armée de Talac. Il brille lors des affrontements entre les deux camps, parvenant même à renverser Gauvain de cheval, mais Keu finit par le blesser traîtreusement, sous les yeux de la reine Guenloïe, nièce d’Arthur, venue admirer Yder. Yder, fidèlement accompagné par Lugain, est alors soigné dans une abbaye. Sous l’impulsion de Gauvain et de Guenièvre, Arthur et sa suite viennent alors chercher Yder et le ramènent dans la ville de Calabrais. Yder se lie alors d’une forte amitié avec Yvain et Gauvain. Peu après, en l’absence d’Arthur, un ours s’introduit dans les appartements de Guenièvre. Sous les yeux de Gauvain et d’Yvain, Yder maîtrise l’animal et le jette par une fenêtre. Plus tard, de retour en quête d’aventures, il aide une femme éplorée à enterrer dignement son ami, en l’amenant dans un manoir chez un chevalier qui s’avère être Cligès. Puis Yder combat contre un chevalier qui importune une demoiselle. Après un combat acharné, il se rend compte que ce chevalier est en fait Nuc, son père, avec qui il se réconcilie. Avec lui, il revient à la cour d’Arthur à Carlion. Là-bas, Arthur force Guenièvre, pourtant très fidèle, à avouer qu’elle choisirait Yder comme mari parmi les chevaliers de la cour si Arthur mourait. Fou de rage, Arthur lance une expédition avec Yder, Keu, Yvain et Gauvain, au cours de laquelle il espère faire mourir Yder. La troupe rencontre alors Guenloïe qui promet son cœur à celui qui ramènera un couteau détenu par deux géants qui massacrent les habitants dans la forêt de Malverne, près de Worcester. À la demeure fortifiée où vivent ces géants, après un premier échec de Keu, Yder parvient à les tuer tous les deux, après qu’Arthur ait interdit à Gauvain et Yvain de lui venir en aide. Alors qu’Yder se remet de son combat, Keu lui sert à boire une eau empoisonnée. Les autres pensent qu’il a succombé à ses blessures et rentrent accablés de leur expédition. Mais dans son agonie, Yder est soigné par les deux fils du roi d’Irlande, qui le ramènent alors à la cour, après qu’il ait pris le couteau des géants. Acclamé en héros, il épouse alors Guenloïe et est fait roi par Arthur, après avoir pardonné Keu, dont la trahison a finalement été révélée. Yder part alors vivre avec Guenloïe à Caerwent, tandis qu’Arthur fait de Lugain son échanson.   

Dans le récit, on trouve le motif du combat d’Yder contre un ours, que l’on retrouve dans la Folie Tristan de Berne ainsi que dans La vengeance Raguidel de Raoul de Houdenc, ainsi que celui de la tombe en lien avec le personnage de Cligès, comme dans le roman éponyme de Chrétien de Troyes. L’éducation romaine de Gauvain est également mentionnée en début de récit.

 

Source(s):

Le Romanz du reis Yder, Anonyme (J Ch. Lemaire), EME éditions, 2015, ISBN 10: 2875259741 / ISBN 13: 9782875259745