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Auteur anonyme, dit « Helie de Boron » :


- ‎Guiron le courtois

(date : vers 1235, après le Tristan en prose, 1240 au plus tard, langue : ancien français, titre original : Gyron le Courtoys)

 

Cet immense roman arthurien dont seuls quelques extraits ont été traduits aujourd’hui peut être vu comme un « roman des pères ». En effet, dans une trame sans ligne directive précise, il relate des événements de la vie des pères des héros arthuriens les plus connus, comme Lac, Méliadus roi du Léonais, Ban et ses frères Boort (Bohort) et Nestor de Gaunes, respectivement pères d’Erec, de Tristan, de Lancelot et ses cousins, etc. Le protagoniste Guiron appartient à cette génération. Il a lui-même tout appris de son mentor Galehaut le Brun, terrasseur de géants. Dans ce texte, il y a une vraie rupture des codes de l’amour courtois rencontrés habituellement dans les romans de la même époque. Par exemple Fébus, fils de Childéric, est éconduit par la femme qu’il aime, qui cherche à le tuer à tout prix parce qu’il a lui-même tué ses oncles dans le passé. Pour cela elle lui fait affronter tous les dangers possibles, auxquels il survivra pour finalement mourir malade d’amour pour elle. De même, Bréhus sans Pitié tombe pour une fois amoureux d’une femme, et celle-ci essaie de le piéger mortellement dans une grotte. Guiron quant à lui tente de se suicider par remords après avoir convoité la dame de Malehaut, la femme de son meilleur ami Danaïn. Puis Quinados Cœur Hardi est humilié par une demoiselle qui lui préfère un nain. Le conte relate également certaines déconvenues du Morholt. En effet, il est dans un premier temps vaincu par deux géants, qui sont ensuite tués par le « Bon Chevalier sans Peur » - ou « Chevalier à l’Écu Vermeil » - qui l’accompagne. Plus tard, le Morholt essaiera ravir sa bien-aimée à ce même chevalier, l’emmenant avec lui de nuit. Alerté, le Bon Chevalier parviendra à rattraper et vaincre le Morholt sans même avoir pris le temps de s’armer. On apprend également la mort tragique de Lamorat de Listenois, le frère de Pellinor, tué par erreur par le Bon Chevalier sans Peur. Faramond, roi de Gaule, vient ensuite défier son grand ennemi Ban de Bénoïc, en se présentant seul à sa cour, se travestissant en écuyer à son service, puis en remportant un tournoi où, toujours incognito, il le renverse. Le père de Tristan, Méliadus, est malmené par la femme qui l’aime, qui le trompe à son nez et à sa barbe avec un chevalier couard qui lui vole ensuite sa victoire lors d’un tournoi en lui dérobant ses armes après qu’il l’ait remporté, se faisant ainsi passer pour lui pour récolter tous les honneurs. Gauvain est présent dans le récit, ainsi que Bliobéris, Keu le Sénéchal et Sagremor le Desrée. Uterpandragon tient ici sa cour à Camalot (Camaalot).

 

Source(s):

Guiron le Courtois. Une anthologie, Anonyme, Edizioni dell’Orso, 2004, ISBN 10 :8876947566/ ISBN 13 : 9788876947568

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