top of page

Première continuation de Perceval - Résumé

Auteur anonyme :

 

- ‎Première continuation de Perceval

(date : 1200 approximativement, langue : ancien français, en vers), incluant, entre autres le Livre de Caradoc

 

Perceval intervient à peine dans ce récit. Gauvain, sortant du château de sa mère (nommée ici Noncadés) et d’Ygerne, vainc Guiromelant mais le gracie et se réconcilie avec lui parce que sa sœur Clarissant en est amoureuse. Ensuite Arthur part assiéger Brun de Branlant, et durant l’assaut Gauvain est blessé par inadvertance. Peu après Gauvain couche avec la nièce de Mélian de Lis, qui devient alors enceinte d’un certain Lionel. Il tue Norés de Lis, le père de cette dernière, et remet à plus tard un combat contre son frère Bran de Lis.

Ensuite vient le livre de Caradoc. Caradoc est le fils illégitime de l’enchanteur Eliavrès et d’Ysave, une nièce d’Arthur. En effet, il a été conçu à l’insu du roi Caradoc de Vannes, le mari d’Ysave, enchanté et dupé par Eliavrès. Un jour Eliavrès vient défier Caradoc son fils et lui propose de tenter de lui couper la tête. Si Caradoc échoue, c’est au tour de son père d’essayer dans un an. Par un nouvel enchantement, Eliavrès recolle sa tête tranchée, mais finalement épargne Caradoc l’année suivante. Caradoc fait les rencontres d’Aalardin du Lac et de Cador de Cornouailles et devient le mari de Guinier, la sœur de Cador. Caradoc fait plus tard punir sa mère en l’enfermant dans une tour et fait également punir Eliavrès, pour la façon dont ils l’ont fait venir au monde et dont ils se fréquentent encore. Pour se venger, ceux-ci font en sorte qu’il soit mordu par un serpent qui restera accroché à son bras pendant plus de deux ans. Ceci lui vaudra plus tard son surnom de Caradoc Court-Bras. Finalement, c’est Guinier et Cador qui parviendront à le délivrer. Pour cela, Caradoc est placé dans un bain de vinaigre et Guinier dans un bain de lait. Guinier découvre son sein et le serpent préfère alors abandonner le bras de Caradoc pour tenter de s’accrocher au sein de Guinier. Et alors qu’il saute d’un bain à l’autre, Cador lui tranche la tête d’un coup sec et délivre ainsi Caradoc de sa malédiction. Guinier perd un téton dans cette aventure, qui sera remplacé plus tard par un téton d’or. A la fin du livre un chevalier amène un cor à la cour du roi : si quelqu’un, trompé par son amie ou trompant son amie essaie de boire dans ce cor (qui transforme également l’eau en vin), alors le cor se renverse sur lui au moment où il essaie de boire. De tous ceux qui s’y essaient, seul Caradoc ne renverse pas le cor. On retrouve ici manifestement la trame du lai du cor de Robert Biket. Plus tard lors d’un tournoi, Caradoc fait merveille et le seul adversaire qui lui résiste est Gauvain. Perceval y reste également invaincu.

Le conte revient ensuite à la cour, où Arthur, Gauvain, Yvain, Keu (Ké), Lucan, Bedoer (Beduer), Tor, Caradoc et d’autres partent en quête de Giflet (Girflet, ou Jaufré), récemment disparu. Après qu’Arthur et Lionel, fils de Gauvain, aient stoppé un rude combat entre Gauvain et Bran de Lis, tous partent au Castel Orgueilleux où est prisonnier Giflet. Gauvain le délivre et vainquant le Riche Soudoyer. Guingambrésil se range du côté du roi Arthur, et l’on n’entend pas parler de son combat prévu avec Gauvain. Après avoir été témoin de la mort brusque d’un chevalier inconnu, qui lui demande de revêtir ses armes - notamment un tronçon d’épée - et de se laisser guider par son cheval, Gauvain se retrouve ensuite au château du Graal. Il y voit un cercueil contenant un corps sur lequel est posée une lame d’épée brisée et ne parvient pas à ressouder cette lame au tronçon qu’il a lui-même apporté au château. Il s’entretient avec un roi à qui il demande ce que signifient la Lance qui Saigne, l’épée brisée et le cercueil. Le roi lui explique que la lance est celle qui a autrefois transpercé le corps du Christ et lui parle également du Graal, objet créé par Joseph d’Arimathie dont descendent le Roi Pêcheur et Perceval, bien que Gauvain n’ait pas posé de question à son sujet. Puis Gauvain, totalement épuisé, s’endort au moment où le roi lui explique que l’épée a été brisée par un coup responsable de catastrophes au royaume de Logres. L’histoire se concentre ensuite sur Guerehet (Guerrehet), qui est d’abord humilié dans un verger par un minuscule chevalier. Après quoi au château d’Arthur arrive un chaland tiré par un cygne où gît un chevalier mort avec une lettre à la main qui demande qu’on le venge en tuant celui qui l’a tué, à savoir le maître du chevalier nain. Guerehet tue le nain et son maître, et le chaland repart.

Suivent la seconde, puis la troisième continuation de Perceval de Chrétien de Troyes.

 

Source(s):

La légende Arthurienne. Le graal et la table ronde, Collectif, Robert Laffont, 1998, ISBN 10: 2221052595 / ISBN 13: 9782221052594

Première Continuation de Perceval, Anonyme (C-A. Van Coolput-Storms), Le Livre de Poche - Lettres gothiques,

ISBN 10: 2253065390 / ISBN 13: 9782253065395

Continuation I

Wauchier de Denain :

 

- Deuxième continuation de Perceval
(date : 1205 - 1210, langue : ancien français, en vers)

 

Le récit commence alors que Perceval sort d’une phase amnésique de cinq ans durant laquelle il a oublié Dieu, et décide de se remettre à la recherche de la lance qui saigne. Il arrive alors dans un superbe château désert dans lequel se trouve un échiquier magique capable de jouer seul. Perceval y rencontre également une jeune fille qui lui promet son amour s’il parvient à lui ramener la tête du Blanc Cerf, et lui confie, pour traquer la bête, un petit braque qu’il s’engage à lui rapporter. Après avoir tué le cerf, une jeune fille et un chevalier parviennent à lui ravir la tête et le petit chien. Parti à leur recherche, Perceval rencontre le frère du Chevalier Vermeil qu’il a tué environ dix ans plus tôt (cf. Perceval de Chrétien de Troyes), qui lui explique que la le braque et la tête lui ont été volés en raison de son mutisme devant le graal à la cour du Roi Pêcheur. Perceval rencontre ensuite Guinglain - le Bel Inconnu, fils de Gauvain - qu’il affronte avant de séjourner avec lui chez Eliaduc, le fils d'Eliduc, personnage du lai éponyme de Marie de France. Chevauchant encore, Perceval retourne au château de Beaurepaire, près de l’estuaire de la Humber, devenu magnifique et prospère et où tout a tellement changé, cinq ans après son premier passage, qu’il peine à reconnaître les lieux. Après y avoir retrouvé également Blanchefleur, il retourne par hasard au manoir fortifié de sa mère défunte dans la Gaste Forêt, où il est heureux de revoir sa sœur, devenue maîtresse des lieux. Avec elle, il se rend ensuite chez leur oncle paternel dans son ermitage où gît le corps de sa mère. Puis Perceval regagne par le combat le braque et la tête de Cerf, détenus par Garsallas et son amie Criseut la Blonde. Il rencontre ensuite l’amie de Brun sans Pitié, montée sur une magnifique mule, et aux côtés de qui il aperçoit en pleine nuit des lueurs dans la forêt, qu’il peine à localiser, et qui d’après la jeune fille sont dues à la présence en ces lieux du graal et du Roi Pêcheur. Guidé ensuite par la mule qui le guide sur la piste du Château du Graal, Perceval traverse un étrange pont de verre qui semble s’écrouler sous son passage, et reste pourtant intact après la traversée. Perceval rencontre alors le chevalier Briol qui le conduit, via un second pont étrange pivotant à son passage, au tournoi du Château Orgueilleux auquel il l’incite à participer. Perceval, incognito, y fait merveille et parvient à renverser notamment Keu, Lancelot et Agravain. Après ce tournoi, Perceval retourne au Château de l’Échiquier où il restitue la tête du Blanc Cerf et le braque à la demoiselle qui lui accorde son amour come promis. Reparti à l’aventure, Perceval délivre Bagomédès, chevalier pendu par les pieds par Keu, alors que ce dernier vient d’échouer aux aventures du Mont Douloureux. Alors que Perceval décide de se rendre au Mont, Bagomédès se rend à Caradigan (Cardigan) où il se venge de Keu et donne au roi Arthur des nouvelles de Perceval. Nombre de chevaliers, Gauvain en tête, décident alors de se lancer à la recherche de Perceval. En route, Gauvain séduit la sœur d’un tout petit chevalier, avant de la quitter comme elle sait qu’il a l’habitude de faire. Puis Gauvain rencontre à son tour Guinglain, qui lui annonce qu’Arthur a besoin de son aide pour affronter l’armée du roi Carras et de son frère Claudas de la Déserte. Gauvain s’en retourne donc auprès de son roi et parvient à vaincre Carras et Claudas. Perceval, de son côté, rencontre un enfant qui grimpe très haut dans un arbre, à perte de vue, après lui avoir dit qu’il s’apprête à arriver au Mont Douloureux. Perceval gravit en effet le Mont le lendemain, et attache son cheval à un anneau solidaire d’un magnifique pilier à son sommet. Une fille vient alors à sa rencontre, qui se présente comme la fille de Merlin, qui reconnaît en lui le meilleur chevalier du monde parce qu’aucune mésaventure ne lui advient après avoir osé accrocher son cheval à l’anneau. Elle lui explique que le pilier a autrefois été conçu par Merlin, puis lui indique ensuite la route vers le Château du Graal.  Perceval y parvient enfin et y est à nouveau témoin d’une nouvelle procession du saint graal, de la lance qui saigne et de l’épée brisée en deux que Gauvain n’est pas parvenu à ressouder dans la Première Continuation. Perceval s’enquiert cette fois-ci auprès du Roi Pêcheur de la signification de ces objets, et parvient sans effort à ressouder l’épée, ce qui prouve qu’il est le meilleur chevalier du monde, mais une fissure dans la lame prouve qu’il n’a pas encore atteint la perfection dans son âme.
Dans l’un des manuscrits associés au texte, le Roi Pêcheur explique à Perceval que la lance qui saigne est la lance que Longin a utilisée pour percer le corps de Jésus-Christ, et que le Graal a servi à Joseph d’Arimathie pour recueillir son sang. Après quoi le Roi Pêcheur, ici grand-père de Perceval, est guéri et cède sa couronne à Perceval avant de trépasser quatre jours plus tard.

Dans ce récit, Perceval est né à Sinadon (Snowdon) et a grandi au Pays de Galles. Le roi Arthur tient sa cour à Tinpincorentin (Quimper), à Caradigan, Carlion et Escavalon en Galles, ainsi qu'à Winchester. Gauvain est ici le fils de Lot et Morgadès, et monte un cheval dénommé Gringalet.

 

Source(s):

La Deuxième Continuation du Conte du Graal, Anonyme (F. Gingras et M-L. Ollier), Honoré Champion, 2021, ISBN 10 : 2380960305 / ISBN 13 : 9782380960303

Manessier :

 

- ‎Troisième continuation de Perceval ou Troisième continuation du conte du Graal

(date : vers 1230, langue : ancien français, en vers)

 

Perceval apprend du Roi Pêcheur (nous apprenons qu’il s’agit de son oncle à la fin du récit) qu’il est le chevalier qui vengera le frère de ce dernier, Goondesert, assassiné par le "Coup Douloureux" de Partinal. Sagremor, à la recherche de Perceval, délivre le "Château des jeunes filles" de l’emprise d’un certain Tallidès. Tallidès finit tout de même par obtenir à l’amiable la main de la demoiselle qu’il convoite. Sagremor sauve ensuite une jeune fille que deux chevaliers tentaient de violer. De son côté Gauvain sauve une femme du bûcher et délivre Dodinel le Sauvage, accusé de meurtre. Il promet ensuite à la sœur de Silimac de venger ce dernier, assassiné par Keu le sénéchal d’après elle. Il la délivre du siège du roi Margon, le Roi des Cent Chevaliers. En route pour la cour d’Arthur où Gauvain le somme de se rendre,

Margon délivre sa propre sœur la dame de Malehaut (l’amie de Galehaut dans le Lancelot en prose) de Gorgaris qui voulait la violer. Margon est ensuite fait compagnon de la Table Ronde. Puis Gauvain, sans être reconnu à la cour, vainc Keu par les armes pour venger la sœur de Silimac. Quant à lui, Perceval arrive à chasser d’une chapelle un diable entouré de flammes et une main noire qui y ont déjà fait périr trois mille chevaliers. Là, il rencontre un prêtre qui lui demande de ne pas tuer pour acquérir de la gloire. Bouleversé par ces paroles, Perceval part, perd son cheval et juste après un cheval noir vient à lui. Cette monture, qui est en fait un diable, essaie de le noyer. Perceval arrive à s’en débarrasser avec l’aide de Dieu. Un autre diable arrive ensuite dans une nef, sous l’apparence de Blanchefleur de Beaurepaire, l’amie de Perceval depuis Perceval de Chrétien de Troyes. Perceval arrive encore à échapper à cette ruse qui visait à le souiller en l’incitant à la luxure.

Un vieil homme vient ensuite, envoyé par Dieu, expliquer la situation à Perceval et le guide jusqu’au château de Lindesore (Lindsor a priori). Ces deux derniers épisodes semblent être repris de La quête du Saint-Graal. Perceval secourt l’amie de Dodinel, et rencontre par hasard Tribuët, le forgeron qui a forgé l’épée que lui confie le Roi Pêcheur dans Perceval de Chrétien de Troyes. Il vient ensuite délivrer Blanchefleur du perfide Aridès d’Escavallon, et rencontre le Beau Couard, un excellent chevalier, mais très peureux, à qui il donne confiance en lui et qu’il rebaptise le Beau Hardi à l’issue d’un tournoi. Par la suite, le chevalier Bohort décide d’aider une jeune femme sur le point d’être violée plutôt que d’aider son frère Lionel qui est transporté nu par des chevaliers qui le maltraitent, encore une fois comme dans La quête du Saint-Graal. C’est Gauvain qui délivre finalement Lionel et Calogrenant perd la vie en tentant d’apaiser la colère de Lionel contre Bohort. Perceval se bat ensuite contre Hector des Marés et tous deux semblent près de la mort quand un ange descend du ciel avec le Graal et les guérit.

Perceval décapite ensuite Partinal, délivrant le Roi Pêcheur de ses douleurs. Il lui succède sur le trône, puis devient prêtre, suivi par le Graal, la Sainte Lance et le Tailloir d’argent. Il n’est plus alors question de Blanchefleur. A la mort de Perceval, le Graal retourne au ciel. Perceval est enterré au Palais Aventureux et l’on n’a jamais revu le Graal depuis sa mort.

 

Source(s):

La troisième continuation du Graal, Manessier (M-N Toury), Honoré Champion, 2004, ISBN 10: 2745311255 / ISBN 13: 9782745311252

bottom of page